lunedì 28 gennaio 2019

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D’église à prison: l’ancienne cathédrale Sainte-Marie

Bâtie vers 1530, lors de la construction du bastion du même nom qui l’englobe, elle était dotée d’un toit en bois, de deux portails d’entrée (dont un latéral) et de 50 sépultures. L’un des autels était dédié à la Madonna dell’Itria. Cependant, la vie de la cathédrale fut de courte durée. À la fin du XVIe siècle, l’État l’expropria car son toit encombrant empêchait le mouvement des canons sur les terrasses du bastion. Le toit fut ainsi démantelé et remplacé par une robuste voûte en berceau, idéale pour supporter le poids de l’artillerie lourde placée sur les terrasses.
 


  À la fin du dix-septième siècle, la grande chapelle de l’église, dont l’arc de triomphe existe toujours, accueillit des représentations théâtrales. En 1830, elle fut utilisée comme bagne (bagno penale), c’est-à-dire comme prison pour les condamnés aux travaux forcés. Surveillés par les militaires de la marine bourbonienne, les détenus étaient enchaînés aux chevilles avec de longues chaînes attachées à cinquante anneaux de fer fixés dans les murs et encore existants (même si seulement tois sont intacts, tous les autres étant cassés). Le 16 octobre 1837, un détenu - sur le point d’être battu trente fois pour une faute précédemment commise - poignarda un gardien de prison, ce qui provoqua une tentative d’évasion qui termina  avec la mort d’un prisonnier et sept autres blessés.

Les prisonniers étaient généralement gardés en couple, donc liés à la même chaîne qui ne pouvait en aucun cas réunir deux condamnés de la même ville ou de villes voisines. La dure vie dans le bagne et les fatigues du dur travail étaient atténuées pendant les jours de fête, lorsque les détenus étaient autorisés à avoir des visites. En 1849, l’ancienne cathédrale devint une caserne et, quelques années plus tard, à nouveau un bagne. Le bastion sous-jacent, désormais accessible par un escalier en fer fut également transformé en bagne. À côté de l’entrée de la cathédrale se trouvent des restes de latrines avec cinq toilettes turcs, utilisés par les détenus du bagne.


 
 
RAPPORT DE POLICE
«Tentative d'évasion de prisonniers du bagne de Santa Maria à Milazzo
Palerme, le 26 octobre 1837.
... le matin du 16 octobre 1837, Andrea Perna, détenu dans le bagne de Santa Maria, attendant d’être puni avec 30 coups de bâton en raison de son comportement répréhensible, se rebella en blessant avec un couteau le gardien de prison Andrea Ruggeri.
Son geste conduisit à la rébellion des autres prisonniers du bagne de Santa Maria, qui tentèrent de s’évader. L’officier en service, constatant que ses ordres n'étaient pas écoutés, fut contraint d'ordonner le lancement de grenades et, grâce aussi à des coups de fusil, il réussit à rétablir l’ordre.
Les troubles se conclurent avec 7 prisonniers blessés et la mort de l’un d’entre eux. Le tribunal pénal compétent a immédiatement engagé le procès contre eux ...»
 
 
Ci-dessous, des prisonniers du bagne de Castellammare di Stabia (Naples) travaillant avec les chevilles enchaînées dans un chantier naval de l'État (tableau de J. P. Hackert, fin du XVIIIe siècle, se trouvant au palais royal de Caserta)


Chaînes de bagnes italiens en usage au XIXe siècle (Musée du crime à Rome)
 
 
 
 

Les anneaux en fer (fixés dans les murs) auxquels étaient attachées les chaînes des condamnés aux travaux forcés
 



 
 


Latrines du bagne de Santa Maria